Au Kenya, l’enseignement primaire est gratuit car financé par l’Etat. Ce n’est plus le cas à partir du secondaire, qui devient partiellement payant (les parents doivent couvrir les frais de cantine, les professeurs supplémentaires « contractuels » ainsi que diverses dépenses).

Les frais scolaires s’élèvent à 140€/an. Somme qui ne semble pas énorme, mais dans un pays où le salaire moyen est de 150€/mois, c’est une somme considérable. D’autre part nous sommes dans une zone rurale et pauvre, les situations familiales sont assez complexes (parents absents, morts ou sans emploi, familles nombreuses – le planning familial n’est pas encore passé par là, les moyens de contraception difficiles à se procurer et chaque enfant est un don de dieu). Mais nous ne voulons pas que ces enfants payent les erreurs ou les manquements de leurs parents et nous souhaitons leur offrir l’opportunité d’avoir une éducation, un diplôme et ainsi venir en aide à leur communauté.


D’autant plus qu’à cela s’ajoutent des frais conséquents en début de scolarité secondaire :

  • L’achat d’un uniforme (les élèves sont obligés de venir à l’école en uniforme : pantalon/jupes gris-chemise blanche-chaussures en cuir noir pour les garçons), ainsi que d’une tenue de sport, pour une valeur approximative de 40€.
  • L’achat obligatoire de plusieurs livres de littérature, anglaise (« The Pearl » de Steinbeck, « A doll’s House » de Henrik Ibsen et « Blossoms of the Savannah » de Henry Ole Kulet) et d’autres en langue locale : le Swahili. Pour une valeur approximative de 30€.

Cela représente encore des frais que les parents ont beaucoup de difficultés à assumer.

Par conséquent de nombreux élèves décrochent dès les premières échéances de paiement (les parents ne réussissant à payer que quelques dizaines d’euros ponctuellement), ou alors un an ou deux après avoir intégré le lycée, pour des raisons financières, dans la mesure où les parents ne peuvent plus suivre financièrement.

En Mai 2019, nos bénévoles, Cathelyne et Matthieu, ont été approchés par un voisin qui leur demandait un emprunt pour pouvoir payer les études de leur fils, Bakari.

Alertés par la situation, ils sont allés rencontrer la principale de la ‘Secondary School’, Miss Pamela Luchemo, pour se faire confirmer que l’école ne pouvait couvrir les frais d’étudiants débiteurs et était obligée de les renvoyer. Nous vous invitons d’ailleurs à visionner un film intéressant à ce sujet dont l’action se déroule au Malawi : ‘« Le garçon qui dompta le vent« .


Estimant que l’accès à l’éducation est un droit fondamental, nous avons décidé de mettre en place un programme de parrainage visant à venir en aide à des lycéens qui étaient sur le point d’être expulsés parce que leurs parents avaient trop d’arriérés. Nous espérons, par ce biais, permettre à ces étudiants d’accéder à un métier, puisque le diplôme du secondaire, équivalant à notre bac, est le minimum pour accéder à n’importe quelles études et même formation professionnalisante.

L’idée initiale était de partir sur une sélection de 15 étudiants.
La sélection était faite sur la base de la situation familiale, de la dette, mais aussi en fonction des résultats et du comportement en classe. Nous avons rencontré ces étudiants, accompagnés de leurs parents, pour leur expliquer le fonctionnement du parrainage, ce que nous attendions d’eux (de la motivation, de l’assiduité, du sérieux et des résultats en progression) et que cela représentait aussi une certaine somme d’argent, même pour des européens. Ils se sont engagés à être de bons étudiants et d’honorer ce privilège.

La question qui peut se poser est « êtes vous sûrs que l’argent sert bien à l’éducation de ces enfants? ». Nous transférons le montant exact de ce que l’on doit par année pour les enfants parrainés, sur le compte en banque de l’école (publique). La principale nous fait un reçu officiel à chaque versement et nous rencontrons chaque année les étudiants pour faire le point avec eux et être sûrs qu’ils sont scolarisés. Il y a donc peu de place au doute et à l’entourloupe.

Vous n’imaginez même pas quelle joie et quel soulagement l’annonce de ce parrainage a suscité chez les parents.
Nous nous étions mis d’accord pour avancer la somme à l’école avant même qu’on ait trouvé les sponsors car l’expulsion était imminente.
Nous nous disions que nous trouverions forcément ces sponsors en diffusant un appel à sponsors sur Facebook, et c’est bien ce qu’il s’est passé !

Mieux encore, cet appel a suscité tellement d’intérêt que nous avons pu étendre ce programme à 16 lycéens supplémentaires, soit 31 en tout.

Tous les parrains ont reçu une photo et une lettre de leur filleul, ainsi qu’un reçu de don pour chaque versement, déductible des impôts à hauteur de 66% du montant engagé.

Tous ces élèves ont pu terminer leur année scolaire (voire leur scolarité secondaire pour 5 d’entre eux, puisqu’ils étaient en dernière année) et pourront donc poursuivre leur secondaire.

Bien entendu un suivi des élèves, de leurs performances, ainsi que les paiements/versements, est réalisé. Miss Luchemo, la principale, veille au grain et régit tout ce petit monde d’une main de fer. Elle nous envoie les résultats des élèves sponsorisés à chaque trimestre, qui sont consultables sur ce tableau.

A notre retour à la ferme en janvier 2020, nous sommes rapidement allés visiter la principale, Miss Luchemo, pour discuter du programme.
Deux décisions ont été prises : Nous avons été secondés par le chef du village pour trouver ces enfants et les ramener sur le chemin de l’école.

  • rencontrer les élèves sponsorisés pour faire le point avec eux
  • repartir sur un programme de parrainage d’une dizaine d’enfants supplémentaires, 5 ayant intégré le secondaire cette année, 5 autres ayant décroché scolairement pour des raisons scolaires.


Nous avons donc rencontré ces 11 jeunes en groupe, puis individuellement, ainsi que leurs parents, pour leur expliquer les règles du parrainage, vérifier leur motivation, connaitre leurs situations familiales et les prendre en photos, afin de pouvoir communiquer toutes ces informations à leurs futurs parrains.

Nous nous sommes engagés à trouver ces parrains et avons donc invités ces enfants à rejoindre les bancs de l’école, 1 mois après le début de l’année, à la rentrée des vacances, ce lundi 24 février. Il nous reste à trouver 8 parrains pour l’année 2020 et les 4 ans à venir.

Suivi des élèves parrainés en 2019

Le 11 février 2020, accompagnés du chef du village et représentant politique local, eux-aussi très sensibles aux questions d’éducation dans leurs communautés, nous avons organisé une réunion avec les élèves ayant profité du programme de parrainage pour l’année 2019.
Nous souhaitions faire le point avec eux, encourager ceux dont les résultats étaient en hausse, et surtout remotiver ceux dont les résultats avaient stagné ou régressé. Chaque acteur (Membres de l’asso Secteur10, le chef du village, Mambo le politicien et Miss Lucheno, la principale) y est allé de son discours quant à l’importance de l’éducation, de la chance qu’ils avaient de bénéficier de ce programme, et de l’importance de penser dès maintenant à leurs formations futures (sujet sensible puisqu’ils veulent tous être médecins ou ingénieurs, difficilement réalisable au vu de leurs résultats. Nous essayons de les aiguiller sur des projets plus réalistes : infirmiers, professeurs, policiers, électriciens, secrétaires…).

Un GRAND MERCI à nos sponsors, ainsi qu’aux futurs parrains, qui subviennent à la dette et aux frais scolaires à venir à hauteur de 140€/an, pendant un à quatre ans en fonction du niveau actuel de chaque lycéen.

Modalités de parrainage :

  • Choisissez un élève à parrainer, en fonction de votre budget, du nombre d’années restant à payer, de vos affinités… dans ce tableau
  • Choisissez votre modalité de paiement (en une fois pour toute la scolarité ou un paiement/an en début d’année)
  • Possibilité d’arrondir le montant ou de donner plus, le montant ira alors dans la caisse de l’association et servira à d’autres oeuvres (voir les autres projets sur cette page).
  • Le(s) virement(s) est à faire à l’IBAN suivant : IBAN : FR76 1910 6000 0543 6219 0384 619 / BIC : AGRIFRPP891
    Secteur10 étant domiciliée en Hollande, le compte de l’asso se trouve dans ce pays. Cependant, il se peut que cela ne fonctionne pas. Vous pouvez alors faire un virement sur l’IBAN français suivant : FR76 1910 6000 0543 6219 0384 619 / BIC : AGRIFRPP891
  • Notre association est déclarée aux Pays-bas, reconnue d’utilité publique au niveau Européen. Si vous souhaitez bénéficier de la réduction d’impôts à hauteur de 66% du montant versé à laquelle vous avez droit, faites usage du reçu de don que vous recevrez après chaque versement, en fin d’année. En fonction de vos revenus, il pourrait être intéressant pour vous de payer fin Décembre au lieu de début janvier, n’hésitez pas à le faire si c’est le cas.
  • Vous recevrez les résultats scolaires au trimestre. Pour plus d’informations concernant ce parrainage, rendez-vous dans ce document